Le ghosting — ce mot devenu courant pour désigner quelqu’un qui disparaît sans prévenir ni expliquer est bien plus qu’un comportement moderne. Il cache souvent une douleur plus profonde : l’incapacité à exprimer une vérité, une peur d’affronter l’autre, ou encore une blessure non résolue. Et derrière tout cela, il y a souvent une blessure de rejet.

J’ai personnellement vécu le ghosting. Une fois. Une seule, mais elle m’a marquée profondément. Pendant six mois, j’ai continué d’envoyer des messages. Il les lisait, je le voyais, mais il ne répondait plus. Cette absence, ce silence, ce vide… m’ont plongée dans une peine profonde. Et pourtant, ce moment m’a poussée à commencer un véritable travail d’introspection.

Je me suis interrogée : pourquoi ce silence me faisait autant souffrir ? Pourquoi cette sensation d’être littéralement effacée me blessait à ce point ? Et la réponse est venue : c’était la blessure de rejet qui s’était réactivée. Une douleur bien plus ancienne que cette histoire d’amour.

Et c’est là qu’il est important de replacer les mots justes sur nos expériences. On parle aujourd’hui de ghosting, mais derrière ce phénomène se cache souvent un schéma de l’enfance, une blessure ancienne non guérie. Le ghosting n’est pas juste un comportement irrespectueux, il est le symptôme d’un mal plus profond, autant chez la personne qui disparaît que chez celle qui en souffre.

Dans mon cas, cette relation était intense : de l’amour partagé, des échanges constants, de la tendresse, du rire, un voyage, une présence quotidienne. Puis soudain, le silence. Une porte claquée sans explication. Cette fracture soudaine crée un vide intérieur difficile à combler. Il m’a fallu plus de six mois de thérapie pour commencer à sortir de ce maux. Et même là, j'étais toujours dans ce rejet.

J’ai effectivement consulté un professionnel de la santé mentale, mais qui, malheureusement, n’a pas su m’amener jusqu’à la source de ma blessure. Malgré plusieurs rendez-vous, je restais celle qui apportait le contenu, les souvenirs, les émotions et les questionnements. Mais il n’a jamais su m’accompagner vers une vraie solution, la libération des passages sombres de mon enfance. Il a fini par me remercier d'être venu chez lui, mais sans savoir comment il pouvait poursuivre son travail. 

C’est une réalité importante que je veux souligner ici : trop de thérapeutes et de psychiatres ne sont pas encore passés eux-mêmes par leur propre guérison. Or, on ne peut pas véritablement aider les autres si l’on n’a pas d’abord traversé ses propres ténèbres et pu mettre la main sur la clé de l'élevation énergétique.

Il ne suffit pas de comprendre les blessures de l’âme. Il faut savoir les libérer et avoir compris suffisamment comment trouver soi-même la paix intérieure. Sinon, l’accompagnement reste en surface et n'amènent nullement un guérison en profondeur.

Aujourd’hui, je comprends comment accompagner ces clients qui vivent ce genre d’expérience. Lorsqu’une personne vit un ghosting, elle se retrouve face à une part d’elle-même qui appelle à être guérie. Une séparation soudaine, injustifiée, réveille des souvenirs bien plus anciens : ceux d’une petite fille ou d’un petit garçon qui s’est senti oublié, incompris, non vu. Le rejet, souvent, naît dans la relation à l’un des deux parents — généralement celui du même sexe. Un parent trop peu présent, ou émotionnellement distant. Un parent qui n’a pas su, ou pas voulu, rentrer dans la sphère intime de l’enfant pour l’apaiser, l’écouter, l’aimer sans conditions.

Quand on grandit avec ce type de vécu, on intègre un stress chronique : celui de toujours devoir mériter l’attention, l’amour, la sécurité. On cherche alors inconsciemment des relations où cette blessure pourrait être réparée… ou réactivée. Et lorsqu’elle se réactive, c’est souvent brutal, douloureux, mais aussi l’opportunité d’un éveil. Il est alors essentiel de ne pas rester seule, de se faire accompagner — mais par quelqu’un capable de plonger, dans sa conscience, dans les mémoires du passé, dans ces empreintes émotionnelles laissées par l’enfance. Pour être arrivée à cette étape, en 2022, je perçois chaque instant traumatique du patient. En effet, lorsqu'on chemine suffisamment son parcours de guérison, nous finissons par devenir illuminé, clairvoyant et dans la capacité de voir les espaces-temps.

Mon souhait, aujourd’hui, est d’offrir à ces clients qui ont vécu des ghostings ou des formes de rejet affectif, un espace pour travailler sur leur passé, libérer les mémoires assombries pas ce passages de vie difficile, sortir des schémas répétitifs, et ne plus souffrir inutilement dans leurs relations présentes. Car l’amour vrai commence par la guérison de l’âme.